Motif officiel, «les mauvaises conditions météorologiques»
Dans son roman «Les versets sataniques», Sir Salman Rushdi, écrivain anglais d’origine indienne, relate les derniers instants des passagers d’un avion qui s’écrase.
De la fiction à la réalité: c’est ce drame-là qui s’est produit mardi 26 juillet à 10 km au sud du Maroc, au nord-est de Guelmim plus exactement.
L’appareil des Forces Royal Air, un Lockheed C-130 Hercules, assurait la liaison entre Agadir, Laâyoune et Dakhla. Il y avait à son bord les neuf membres de l’équipage, 60 militaires et 12 civiles. Un seul passager a miraculeusement survécu. A l’heure où nous mettions sous presse, le bilan du crash était de 80 morts selon la MAP. Trois blessés graves ont dû succomber à la dernière minute.
. Les secours ont évacué 45 victimes vers le 5e hôpital militaire de Guelmim. Des recherches sont en cours pour retrouver les autres dépouilles. Le communiqué des FAR ne précise pas son identité. Le Souverain a décidé de prendre en charge personnellement les frais des obsèques. Un deuil national de trois jours sera observé avec mise en berne du drapeau.
Officiellement, le motif avancé est celui des «mauvaises conditions météorologiques» en période estivale. Les prévisions annonçaient pourtant, aussi bien sur Agadir que Laâyoune, une température de 27 °C et une force du vent respectivement de 16km/h et 26 km/h. Comment peut-on par ailleurs avancer la cause de l’accident alors que dans pareilles circonstances une enquête est préalablement ouverte? Le temps notamment que la fameuse boîte noire livre ses secrets.
En attendant, les premières informations indiquent que «l’appareil a heurté la montagne de Sayyert, à environ 10 km de Guelmim». L’Agence France Presse (AFP) rapporte qu’une «source locale a évoqué comme motif les mauvaises conditions météorologiques et qu’une enquête a été ouverte». Un des premiers détails techniques à tenir en compte. Celui de l’âge de l’avion militaire, fabriqué par les Américains dans les années 1950. Un demi-siècle de service au moins. «Il s’agit d’un avion militaire utilisé pour le transport des troupes mais aussi pour leurs familles. Il est très utilisé dans le Sahara», selon un responsable marocain cité par l’AFP.
C’est le plus grave accident d’avion que le Maroc a connu. En 1973, un avion de la Royal Air Maroc s’était écrasé près de Rabat, faisant 105 morts. Vingt et un an plus tard, un appareil de la RAM s’écrase près d’Agadir. Bilan, 44 morts. Un avion bimoteur de type «Descender» de la gendarmerie marocaine avait disparu dans le sud du Maroc en décembre 2001. A son bord, au moins cinq personnes dont deux pilotes.
F. F.
( L'Economiste du Maroc 28/07/2011)
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